À Gondecourt, on se souvient d’Ariane Theiller, morte dans l’attentat du Bataclan Elle aurait eu 34 ans… Dix ans après les attentats, on se souvient d’Ariane Theiller, fille de l’ancien principal du collège de Gondecourt.
Elle aurait eu 34 ans… Dix ans après les attentats, on se souvient d’Ariane Theiller, fille de l’ancien principal du collège de Gondecourt.
Le 13 novembre 2015, Ariane Theiller, 24 ans, mourrait dans l’attentat du Bataclan sous les balles des terroristes. Une vie arrachée trop tôt. Un drame qui a bouleversé une famille entière. Depuis 10 ans, sa maman, Viviane, porte son souvenir et combat pour préserver sa mémoire. Rencontre avec une mère à la force et à l’humanité prodigieuse.
Lorsqu’on toque à la porte de Viviane Theiller, impossible de ne pas poser les yeux sur le prénom de sa fille. Dix ans ont passé, mais son nom est toujours inscrit sur la sonnette, entouré de ceux de ses frères, et de sa maman. Six lettres : Ariane.
“J’avais posé l’étiquette depuis mon emménagement, en août 2015” s’explique la sexagénaire, un sourire triste aux lèvres, en nous faisant rentrer dans sa maison, perchée sur les hauteurs de Besançon (Doubs). “Et je ne me reconnais pas le droit d’enlever son prénom. Elle est toujours ma fille, elle est toujours là. Ce n’est pas du déni. Elle a le droit d’être sur l’étiquette“.
Ariane, décédée à 24 ans en plein concert
Le 13 novembre 2015, Ariane Theiller, 24 ans, perdait la vie au Bataclan, fauchée par les balles des terroristes islamistes alors qu’elle savourait le concert des Eagles of Death Metal. Comme 89 autres innocents, elle est alors arrachée à sa famille, à ses amis, à ses collègues. De la manière la plus tragique et la plus injuste qui soit.
À la mort de sa fille, Viviane aurait pu s’effondrer. Mais aujourd’hui, âgée de 69 ans, elle n’a qu’un souhait : continuer à parler d’Ariane, qui vit toujours intensément dans son esprit, dans son cœur. “C’était un soleil” murmure sa maman. “C’était la vie, la tolérance, l’ouverture d’esprit, la gentillesse. Ariane, je la porte en moi. Elle continue à vivre en moi“.
Ce devoir de faire vivre la mémoire de sa fille, “pour qu’on ne se souvienne pas que des noms des assassins“, Viviane le prend comme une responsabilité. Tout naturellement, cette sexagénaire énergique au regard pétillant, ancienne professeure de lettres, a donc accepté de nous recevoir, pour revenir, avec émotion et dignité, sur son Ariane.