ProcĂšs de la mort de Lakhdar AĂŻssa : “Des dents cassĂ©es, dâautres absentes⊔ PlongĂ©e dans une scĂšne dâultraviolence

L’essentiel Avant dâĂȘtre abattu (accidentellement ?), Lakhdar AĂŻssa a subi les coups. Beaucoup. Un vĂ©ritable “acharnement” dĂ©crit par lâexpert Ă la barre de la cour dâassises en ce deuxiĂšme jour de procĂšs.
Au deuxiĂšme jour du procĂšs, la cour dâassises de la Haute-Garonne a plongĂ© mardi au cĆur de cette nuit qui a conduit Ă la mort de Lakhdar AĂŻssa. Une scĂšne dâune extrĂȘme violence dĂ©crite par les diffĂ©rents experts qui se succĂšdent Ă la barre.
Lâautopsie fait Ă©tat dâune pluie de coups portĂ©s “avec une grande violence”, suivie dâun tir fatal dans lâomoplate, dĂ©crit comme “accidentel” par lâinstruction. Lâexpert mĂ©dico-lĂ©gal estime la survie de la victime Ă “quelques minutes”.
“Sans le tir, les coups auraient-ils pu entraĂźner la mort ?”
Les images projetĂ©es dans la salle montrent un visage marquĂ© par de multiples plaies. Lâavocat gĂ©nĂ©ral interroge : “Peut-on conclure Ă un acharnement au niveau du visage ?” Lâexpert confirme : “Oui, avec notamment des dents cassĂ©es et dâautres, absentes”. Sur les souffrances endurĂ©es : “Ce sont des blessures lourdes”.
La dĂ©fense tente de nuancer. Me Pauline Godet Ă©voque “des plaies anciennes”. Lâexpert confirme : “Oui, notamment au front”. Me Ravyn Issa : “Sans le tir, les coups auraient-ils pu entraĂźner la mort ?”. RĂ©ponse de lâexpert : “Non”.
Menaces de mort en prison ?
Lâexpert en armement qualifie lâarme utilisĂ©e “dâarme de guerre”, probablement un pistolet automatique Ă canon fin, compatible avec les traces relevĂ©es. “La dĂ©tente est-elle sensible ?”, interroge la prĂ©sidente. “Non, il faut une certaine pression”, mais ajoute quâun tir accidentel reste “possible” dans le contexte de coups portĂ©s avec lâarme. Lâavocat gĂ©nĂ©ral enfonce le clou : “Pour tirer, il faut enlever la sĂ©curitĂ© et chambrer une balle ?”. Lâexpert confirme.
Lâaudience bascule sur des tensions en prison entre les accusĂ©s, au nombre de trois. Un mail du chef de dĂ©tention de Seysses signale que le 14 novembre Ahmed D. dit subir des menaces de mort dâun coaccusĂ©, Malik S., qui lui demanderait de “prendre tout sur lui” et de ne pas “balancer” Haroun M., le troisiĂšme accusĂ©. InterrogĂ©, Ahmed D. se rĂ©tracte maladroitement : “Je ne suis plus sĂ»r que ce soit sa voix”. Malaise dans la salle. Les dĂ©bats se poursuivent dans un climat de grande tension et de suspicion.
